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L'UE est imparfaite : vous pouvez vous en indigner, mais vous pouvez surtout vous engager.

Ici et là dans toutes les régions de l'Union européenne (UE), les murmures relatifs aux élections européennes 2024 commencent à se faire entendre. Mais avant de découvrir ce que vont nous proposer les partis et mouvements politiques dans ce cadre, revenons-en à cette année 2022 tout juste écoulée, que sincèrement nous pourrions intituler année du réveil européen.


Ursula von der Leyen l'avait annoncé lors de son discours d'investiture à la présidence de la Commission européenne : l'UE sera géopolitique. La crise sanitaire, qui est toujours en cours, aura bien mis quelques bâtons dans les roues de cette nouvelle perspective européenne. Pour autant, et en quelques mois seulement, l'UE et ses États membres paraissent avoir voulu prouver qu'il était à présent possible de prendre en compte toute la mesure des événements mondiaux et d'y réagir en conséquence.

Aucune surprise : c'est la guerre menée en Ukraine par la Fédération de Russie, au mépris total du droit international, qui constitue l'événement européen majeur de cette année. Après plus de 300 jours de guerre, les premières sanctions économiques contre la Russie, les premiers gels de comptes de dignitaires, les premiers envois d'aide humanitaire, les premiers envois d'armes, les premiers titres de séjours émis par les États membres aux familles venues se réfugier de l'horreur..., l'UE continue à se tenir aux côtés de l'Ukraine.


La nation ukrainienne montre effectivement au monde entier qu'un peuple peut résister à l'injustice, à la violation de ses frontières et aux individus qui souhaitent son anéantissement. Une chose est certaine : chaque Européen convaincu par la démocratie et par ses vertus doit se tenir prêt à s'élever pour le respect et la défense du droit consacré. Ce qui fait la force de ce combat à dimension non seulement européenne mais aussi bien sûr mondiale, c'est donc la pluralité des opinions politiques soucieuses de défendre cette valeur fondamentale qu'incarne la démocratie. Seulement, cette valeur démocratique si chère semble battre cruellement de l'aile : à l'heure actuelle, on ne compte plus que 34 démocraties libérales dans le monde.


La solidarité entre Européens perdure néanmoins, et s'est notamment traduite par l'urgence accordée au dossier de candidature d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. Il peut être utile de le rappeler encore : un pays candidat s'engage dans un très long processus de réformes, de négociations et de réorganisation nationale afin d'espérer un jour l'accession aux mêmes droits que les États déjà membres de cette Union qui demeure convoitée. Depuis juin 2022, l'Ukraine est donc un nouveau pays candidat à l'adhésion à l'UE. Elle n'est pas seule, la Moldavie ayant aussi reçu un avis favorable afin d'entamer ce processus de rapprochement progressif et d'ainsi répondre aux critères de Copenhague.


En forçant la main aux Européens, la guerre en Ukraine aura également contraint ces derniers à une nouvelle considération du destin des États des Balkans occidentaux (Albanie, Monténégro, Macédoine du Nord, Kosovo, Bosnie-Herzégovine et Serbie). Ainsi, en octobre dernier à Prague, et entre autres afin de relancer les discussions sur l'intégration à l'UE de ses États dans l'attente, la Communauté politique européenne s'est réunie pour la première fois. Le sommet de Tirana, premier sommet consacré aux nations des Balkans occidentaux organisé hors de l'UE, a lui aussi affirmé de nouveau la position et la vision d'avenir de l'Union. En somme : chaque Etat européen a évidemment sa place dans les discussions européennes.


Dernier exemple en date : la Croatie qui, au premier janvier 2023, terminera près de 10 ans de processus d'intégration en intégrant officiellement non seulement la zone euro mais aussi l'espace Schengen (événement politique certes majeur mais éventuellement discutable, comme nous avons tâché de l'expliquer au cours de notre dernière chronique radio).


Tout récemment, l'urgence de ne pas laisser le Kremlin s'immiscer dans les démocraties des Balkans occidentaux s'est même avérée telle que la Bosnie-Herzégovine est elle aussi devenue candidate officielle à l'adhésion. Alors qu'à la fin de l'année 2022, la Serbie renouvelle ses très sérieuses et graves tentatives d'intimidation à la frontière kosovare (avec l'aval du tyran russe), le Kosovo, qui n'est par ailleurs toujours pas reconnu par 5 États membres de l'UE, a lui aussi fait parvenir sa candidature.


Si l'année 2022 témoigne donc de quelque chose, c'est à la fois du renforcement du dialogue européen à l'échelle continentale et de la nécessité de construire une Union solide bel et bien unie dans la diversité.


Cette année, sur le plan europarlementaire, les députés européens ont su réagir avec vitesse et fermeté à de nombreux sujets. Opposition au régime de terreur au sein de la République islamique d'Iran, suspension de certaines relations avec le Qatar, condamnation de la République populaire de Chine pour son autoritarisme envers Taïwan... en toute logique, les élus du Parlement européen ont donc su mesurer leurs places respectives de représentants des citoyens de l'Union et demander des mesures à la Commission européenne. Un exemple phare reste celui de la suppression des produits issus du travail forcé au sein de l’UE. Au regard des multiples rapports accablants publiés au sujet du peuple ouïghour en Chine, les députés européens ont effectivement massivement voté pour la mise en place d'un instrument commercial de lutte contre l'importation des produits issus du travail forcé. La Commission européenne a abondé dans ce sens. Un autre exemple de fléau qui se verra restreint dans les années à venir est celui des produits issus de la déforestation, bientôt interdits à la vente au sein du marché commun.


Rappelons-le enfin : les europarlementaires sont élus au suffrage universel, et sont donc les premiers interlocuteurs des Européens. L'année 2023 qui s'ouvre sera ainsi d'autant plus importante qu'elle sera entre autres consacrée à la préparation de l'échéance électorale de mai 2024.


De plus, les dynamiques en cours au sein de l'UE ont beaucoup évolué depuis le scrutin de 2019 : les partis d'extrême droite d'Italie et de France auront-ils encore de très gros scores ? Les écologistes parviendront-ils à percer le plafond qu'ils avaient déjà situé haut en 2019 ? Les conservateurs demeureront-ils majoritaires ? ou bien les sociaux-démocrates, socialistes et travaillistes auront-ils réussi à convaincre davantage ? Les prochaines élections générales polonaises auront-elles une influence ? quid de celles en Hongrie ? A nos portes, l'année importante à laquelle la République de Turquie se prépare pour son centenaire provoquera-t-elle un quelconque bouleversement dans les relations qui nous lient ? La guerre en Ukraine aura-t-elle créé un nouvel éveil électoral européen ? Au Parlement européen, le scandale du #qatargate aura-t-il en partie paralysé le débat ? ...


Beaucoup d'interrogations sont donc à venir, aucune ne devant bien sûr être mise de côté afin que l'élection européenne et son Union demeurent l'important rempart qu'elles sont contre le défaitisme et les formes de démagogie diverses qui sévissent ici et là en Europe et au-delà.

Nous vous proposons ainsi de conclure de la façon suivante : si l'Union européenne vous paraît être un monstre d'imperfections, indignez-vous d'abord, engagez-vous ensuite, et participez surtout à en faire l'outil de protection que c'est aussi !


L'équipe de Breizh Europe Finistère vous souhaite d'ici là de passer une merveilleuse année 2023. La Team B[r]EF,



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