Il y a plus de cinq ans, je créais l’association Breizh Europe Finistère avec mon ami Jeremy. Peu à peu forte d’un noyau dur d’une douzaine de militantes et de militants (au-delà des autres adhérentes et adhérents), nous avons ainsi passé ces cinq dernières années à informer les citoyennes et citoyens sur les difficiles sujets relatifs à l'Europe et à l'Union européenne.
Depuis le début, notre slogan c'est : l'Union européenne par et pour les jeunes.
Un an après le référendum britannique sur le Brexit, nous avions effectivement ressenti le besoin urgent d'impliquer la jeunesse autour des grands défis européens qui nous attendaient hier et nous attendent toujours plus aujourd'hui. Sans attentisme, avec vigueur. De ce déficit informationnel constaté outre-Manche, nous avions tiré une leçon : nous savions en effet, au plus profond de nous-mêmes, qu'il y avait un besoin de faire dans l'information européenne adaptée aux publics auprès desquels nous avions choisi choisi d'intervenir.
2016, c'était l'année de la victoire des démagogues et de leurs réalités alternatives. Un choc. Le peuple souverain du Royaume-Uni avait choisi de quitter l'Union européenne sur le fondement de mensonges présentés dûment par ses élites. C'était sans doute le plus grave. C'était un coup de poignard qui nécessitait une réaction bretonne issue de la société civile, en Finistère où tout commence tant le département constitue le phare et les portes de l'Europe.
B[r]EF, à la pointe de la France, du Vieux Continent et de l'Union européenne, l'idée consistait à voguer à contre-courant du destin que s'étaient donné les Britanniques.
Mais par manque de ressources financières (tout était autofinancé, avant les premiers dons et les quelques subventions ponctuelles) et humaines (l'UE, en 2017, c'est un sujet encore moins glamour que ça ne l'est aujourd'hui - paradoxalement, les jeunes sont sans doute pourtant les plus concernés), les débuts ont pu être difficiles. Alors avons-nous tâché de nous construire une relative réputation.
En dépit de nos rares relais, nous pensons que nous y sommes en partie parvenus.
Ainsi la région Bretagne nous a-t-elle soutenu quand nous avons organisé, en 2018, une délégation d'une quinzaine de jeunes issus de toute la Bretagne pour se rendre au Parlement européen de Strasbourg.
Ainsi le conseil départemental du Finistère et la ville de Brest nous ont-ils soutenus quand nous avons organisé, au cours du printemps de l'année 2019, les Assises de l'Europe, autour de différentes interventions et échanges ici et là en Finistère. Ainsi le président du Parlement européen nous a-t-il accordé le haut patronage de l'institution pour le même Printemps de l'Europe.
…
Et puis nous nous sommes adaptés, pandémie oblige, au format numérique. Pour atteindre la jeunesse, atteints en sus par une mutation qu'on a appelée crise du bénévolat, ça a parfois si bien fonctionné que nous avons privilégié ce format.
Mais l'époque étant à la considération de l'Union européenne comme salut de nos démocraties européennes vulnérables, cette réputation relative ne paraît pas suffisante. Les publics que nous avons touchés jusqu'ici, s'ils ont été variés, ne suffisent pas. S'ils ont parfois pu nous réchauffer le cœur en nous faisant connaître combien ils avaient pu apprendre des choses, nous espérons toujours faire de plus nombreux curieux de la chose européenne encore.
Nous ne prétendons bien sûr pas accomplir seuls cette mission que nous imaginons noble et collective, noble parce que collective.
Je crois parler pour Jérémy, pour le président de l'association Maël et pour les autres, non pas uniquement parce qu'on de sentirait utiles, mais pour tous les je ne savais pas forcément, merci, je vais en parler autour de moi.
Notre sommes europhiles. Pas eurobéats. Au-delà des graines d'idées qui demeurent à être plantées, nous savons donc l'ampleur des accomplissements à faire fleurir encore.
Nous n'avons jamais prêché pour la paroisse européenne. Nous avons tâché de faire en sorte que les gens s'expriment. Partout où nous nous sommes rendus, nous n'avons ainsi pas toujours été d'accord avec ce qui pouvait être dit. Loin de là. Mais les choses avaient le mérite d'être dites. En 2019, pour les élections européennes, nous avons même la prétention de penser que ces individus ont voté. C'était le plus important.
B[r]EF, nous savons la place capitale qu'a l'UE. Nous voulons que les Françaises et les Français l'appréhendent. Nous nous prêtons ce rôle auprès des habitantes et des habitants de notre beau département du Finistère. Et c'est ce que nous avons décidé de continuer de faire.
Hier, ce furent les raisons de notre présence à la Maison de l'international de Brest où l'association est domiciliée. Sous le soleil et à ces égards, ces portes ouvertes étaient un succès.
Merci. On continue.
Et merci à Valentin d'être passé.
Josselin Chesnel - cofondateur et porte-parole
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