VERSION FRANCAISE
Comment le programme Erasmus a changé ma vie ?
Par Laura F.
Hier, j’ai retrouvé mon journal de bord Erasmus. Il commence ainsi : “22 août 2018, j’ai peur. je pars vivre à Tallinn demain, et ma valise n’est pas prête. Je décolle dans 3 heures."
En L3, après deux ans d’études à la fac de droit de l’université de Nantes, mes camarades de classe et moi-même avons eu la chance de pouvoir partir à l’étranger grâce au programme Erasmus.
Mon courage et mon anglais approximatif en poche, je suis partie vivre et étudier en Estonie. Pourquoi l’Estonie ? On me l’a beaucoup demandé. Pour être honnête, je ne me rappelle plus trop. Je me rappelle regarder toutes les destinations possibles, et vouloir partir loin, loin. J’avais soif d’aventure. Ayant grandi dans une petite ville de 8 000 âmes dans la campagne Nantaise, avoir l’horizon des possibles si grand qu’il paraissait infini me donnait
le tournis.
Tellement de villes, de pays différents s’offraient à moi. L’Irlande, la Norvège, la Pologne, l’Espagne... Faire un choix me semblait presque impossible. L’Estonie était lointaine, absolument inconnue, et un défi à relever.
Ce fut mon premier choix.
Je pourrais vous raconter le marathon administratif, l’angoisse de trouver un logement, l'appréhension du départ. Mais je veux vous parler de ce qui a changé pour moi. Ce que je pensais être une simple balade de 6 mois à l’étranger s’est transformé en expérience qui à bouleversé le reste de ma jeune vie.
Le premier jour à l’université de Tallinn, ils nous ont offert ce sac floqué de la phrase “Erasmus : opening minds, changing lives”. Je ne savais pas encore à quel point ce serait vrai. Erasmus m’a ouvert l’esprit, et à changé ma vie.
Je me demande souvent pourquoi Erasmus à changé ma vie. Concrètement, que s’est-il passé ? Pour être honnête, je ne sais pas vraiment. Je sais simplement qu’en mes colocataires, mes camarades de classe, mes compagnons Erasmus, j’ai trouvé un nouveau sens du mot communauté. Je sais que j’ai dû me remettre en question, encore et encore, et volontairement déconstruire mes préjugés, et mes a priori. J’ai dû apprendre à m’adapter à des rythmes et cultures différentes, et à communiquer d’une autre manière.
Je crois que c’est pour cette raison que lorsqu’il à été l’heure de quitter Tallinn, j’ai compris que je n’étais pas la personne qui était partie. Je suis rentrée en France, j’ai validé ma troisième année de licence, eu mon diplôme, et je me suis posée beaucoup de questions quant à “l’après”. Tous mes buts avaient changé, mais je ne savais plus vraiment où j’allais. La découverte d’un monde si vaste m’a bouleversée, et de toutes les portes que je voyais ouvertes, aucune ne me satisfaisait. Alors j’ai décidé d’ouvrir moi-même la fenêtre, de prendre une année sabbatique, et de déménager au Portugal.
Là-bas, après un an de jeune fille au pair et autres petits boulots, j’ai compris que je ne savais pas vraiment où était ma place, mais que Tallinn et Erasmus avaient éveillé en moi la lanterne qui allait me guider pour les prochaines années de ma vie. Je suis retournée à la fac de droit, cette fois-ci à Lisbonne, qui m’a envoyée étudier aux États-Unis.
Erasmus m’a offert une nouvelle perspective, m’a donné la chance de voir les choses sous un autre angle. Cette expérience m’a offert une capacité d’intégration et d’acclimatation, m’a appris l’humilité et la valeur des mots “je ne sais pas”, la volonté de toujours emmagasiner plus de savoir, et ce constant désir d’apprendre des autres. Je suis qui je suis grâce à ces 6 mois et tous les autres qui ont suivi.
Aitäh,
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